A la manière de Francis Ponge dans son recueil Le Parti pris des choses, 1942, il s'agissait de transfigurer un objet à travers le jeu des sensations et l'utilisation du langage poétique qui permettent de les idéaliser...
Bonne lecture !
La Feuille
Que ce soit dans les arbres ou dans les cahiers,
Si la feuille se détache, elle peut s'envoler
Si l'un des L est retourné
Et que les deux sont assemblés,
Alors cela forme une feuille de papier
Le souffle de son F l'a fait s'évader
Et retomber dans la salle d'anglais
La feuille des arbres a plusieurs formes,
Mais lorsqu'elle est dans un cahier elle reste carrée.
Clémentine Lacarrière et Aymonde Dupille
Le Lit
Quand je lis le mot LIT,
Je vois les lettres qui s'emboitent et cela forme la lettre PI.
Les mathématiques nous permettent la réussite,
Et nous servent tout au long de notre vie !
Sur le lit, nous pouvons lire, regarder des films et nous nourrir.
mais surtout, c'est là où nous fondons la vie !
Quand nous sommes enfants, il nous arrive de faire pipi au lit.
cependant, il nous a vu aussi grandir
Et nous verra certainement mourir !
C'est la partie où les personnes passent un tiers de leur vie !
Dans cet espace si cocooning !
Laurie Berruyer et Bastien Colombai
Le Stylo
Avec un stylo,
On peut écrire différents mots.
Le stylo est comme le Christ,
Il se mange comme l'hostie.
Avec un stylo,
Vous ne pouvez pas écrire dans l'eau,
Mais vous pouvez écrire avec différents styles
Grâce à sa super mine.
Le stylo ne s'achète pas cher,
Ou achète en complétant des chèques,
Et c'est avec ce stylo que j'ai pu écrire le poème STYLO.
Ecrit par Julie Larnac la réalisatrice et Vasco Blazy le stylo
Le Savon
Avec une inscription et ta forme carrée
Tu t'étais créé une identité.
Mais voilà maintenant,
Usé par le temps,
Petit et rond
Comme le O de ton nom
Tu tiens désormais dans le creux de nos mains,
Et tu me regardes avec bienveillance,
Car tu le sais, les bulles et la mousse te manquent déjà,
Ta fin est proche.
Amandine Maurin et Marius Lepilleur
La Montre
Cousine de l'horloge et descendante du cadran solaire, héritage ou cadeau de nos grands-mères, la montre cale notre vie sur la course du soleil.
Gardienne du temps, elle nous permet d'arriver toujours à l'heure et d'éviter ainsi les
licenciements.
Cependant, si nous ne la regardons pas assez souvent, cela peut nous causer de nombreux
désagréments.
Ses aiguilles, enfermées dans leur cadran doré, trottinent toute la journée, nous rapprochant inexorablement des rives du Styx.
Pauline Leroux et Joséphine Sarazin
Le Stylo
Le stylo gisait, abandonné sur une table d'école.
Savait-il qu'il avait du style ?
Né Stylographe, il avait fini en simple stylo.
De son ancêtre romain stilus,
Il garde en lui sa forme longiligne
A tige pointue, tantôt plume, tantôt bille.
Bientôt sera-t-il dépassé par le clavier ?
Channel Bernini et Sarah Auzac
Le Chausson
Le chausson. Ce mot n'est ni chanson ni chaussure et pourtant, celui-ci s'agence parfaitement à nos pieds comme une douce mélodie. Très pratique pour marcher dans la maison, il murmure au sol qu'il restera propre pour l'instant.
Profitant de chaque moment, il sait qu'il finira usé mais s'efforce de tenir au moins un an, pour défier son cousin, moins chanceux, qui doit effectuer pirouettes toutes la journée et ne dure que quelques mois.
Chacun ses problèmes, entre rassurer son copain et avoir le tournis toute la journée, que choisiriez-vous ?
Colombe De Vanssay
Dans notre promenade poétique, nous nous arrêtons ensuite sur le registre lyrique : l'absence d'un être aimé, l'harmonie avec la nature, un rêve, la recherche d'un idéal et tant d'autres thèmes qui permettent l'expression des émotions et des sentiments personnels... Cette fois, le poème se construit d'une seule voix, celle de l'intime...
Amour éternel
Ton sourire désarmant me ramène à ton air boudeur
Ton regard séduisant me rappelle ton côté charmeur
Je serai toujours là pour toi
Dans les hauts comme dans les bas
Malheureusement tu n'es plus là
Je me demande toujours pourquoi
Mon amour pour toi fut un tel ravage
Comme les brusques vagues qui s'abattent sur la plage
En ce jour, je ne sais plus où j'en suis
J'espère ne plus le revivre et que je vais en survivre
Mais le chemin fut aussi dur que de trouver la page du livre
Je t'aime à la folie Romy.
Bastian Combrisson
Le paysage
Ce qui se trouve en face de moi est incroyable.
Ce paysage composé de multiples couleurs,
Me fait penser à un rêve agréable.
Et quand je le regarde, je perçois de la chaleur et de la douceur.
Tout ceci m'émeut et me remplit de bonheur.
Et quand ça ne va pas je le regarde avec froideur
Comme si je le punissais de mon malheur.
Et pourtant ce paysage m'inspire de la sympathie,
Je le qualifiais de mon ami.
Envoûtant apaisant, prégnant,
Ce paysage m'inspire, il es déroutant.
Henry Combes
Enfance perdue
Vieux chalet perdu dans les montagnes,
Entouré d'arbres et de bêtes sauvages,
Où dominait la campagne,
L'argent provenant de élevage.
L'hiver, la neige tome,
L'été elle disparaît et fait place à la verdure.
Ô neige ! Ô sports d'hiver ! Ô enfance perdue !
Neige d'un blanc telle une colombe.
Corentin Katic
Rencontre fruitée
Dans cette sombre ruelle, Lumineuse étincelle,
Une femme marchait.
Je ne la connaissais pas
Mais je l'aimais déjà.
Elle marchait à pas de chat
Et je sentais l'acérola !
Fragile silhouette, fugace alouette !
Oh ! J'eus tant de peine
De la voir assise au bord de la Seine,
Une pomme à la main,
Un homme à côté d'elle
Lui chantait ritournelle.
Etait-il fait pour elle ?
Je n'avais plus aucun espoir
De la revoir un soir.
Je continuais de rêver
d'elle et de ses cheveux couleur d'airelle.
Sarah Auzac
Songe d'une vie
A toi qui vas grandir dans ce monde vaste,
Où le chaos règne
Où la vie est synonyme de contraste
Cours avant que le vide t'atteigne;
A toi qui maintenant qui entres dans l'adolescence
Où tes émois ne seront qu'effroi,
N'aie pas peur d'avancer avec puissance.
Et laisse loin derrière ceux qui ne croient pas en toi;
A toi qui es à présent un homme parmi les hommes
Souviens-toi qu'autrefois tu n'étais qu'un petit bonhomme.
Maxime Vignal
La lune
La lune s'élève le soir,
Dans l'eau, tel un miroir, dès l'aube où elle entend
Le soleil rayonnant,
Elle fuit se réfugier
Dans les bras de Morphée,
Là où tous les caprices
Ne sont plus préjudices.
Elle veille sur nous la nuit
Tel un astre qui luit.
Lisa Adrian-Ouradou
Une maladie maligne
Elle arrive tout innocemment
Et vous tombe dessus comme un tsunami
Que vous soyez ou non partant
Elle vous entraîne dans le combat de votre vie
Des gens sont là à vos côtés
Mais malgré tout vous êtes seul
La chimiothérapie qu’on vous a donné
Fait son effet mais vous clous dans un fauteuil
Vous priez pour que tout s’arrête
Ne serait-ce qu’une petite heure
Et laisse tranquille votre lourde tête
Mais elle continue et continue avec cette insupportable douleur
Peut-être un jour, se lassera-t-elle...
Colombe De Vanssay
Et dans le cadre d'une évaluation sur la poésie de l'objet personnifié à l'imitation du "Buffet" d'Arthur Rimbaud, deux productions d'élèves particulièrement sensibles...
L'armoire endormie
C’est une vieille armoire bienveillante et douce,
Comme le regard attendri d’une grand-mère.
Des bouquets de roses sont sculptés à son front,
Qui nous rappellent son passé glorieux.
Dans un grincement rauque et rocailleux des clés,
Les bras de ses portes soudain font ressurgir,
Des souvenirs enfouis au plus profond de nous,
Blottis dans le nid de notre enfance endormie.
Des senteurs suaves de lavande s’exhalent
Des montagnes de beaux draps blancs, bien alignés,
Toisant pêle-mêle gants, torchons et dentelles.
Tout au fond, quand ton tiroir mystérieux tinte,
Apparaissent des lettres d’amour oubliées,
Jaunies par le temps, gravées pour l’éternité.
Sarah Auzac
Gramophone
Ce bel objet qui nous délivre du passé les musiques oubliées
Bien trop âgées pour être écoutées,
Nous chante des mélodies enterrées
Sous les décombres des années envolées.
De sa belle corolle de pétales s’échappent
tel un oiseau sorti de cage,
Des sons ayant parcouru les âges,
Celle-ci se déployant comme un lys,
Au commencement de sa tige, un disque
Tourne, court pour tenter de rattraper la chanson
Puis recommence à nouveau pour survoler l’horizon.
Son bois aussi vieux que noble,
Compose le gramophone
Faisant de lui son trône.
Thelma Empereur